Féminisme du 8 mars
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En cette journée que l’on voudrait exceptionnelle, j’ai répondu aux questions « du 8 mars » de Julie Mechery, fondatrice de Cosmogonie – marque et concept de lingerie très libre où les (non)-modèles forment une source infinie d’inspirations.
Habituellement peu prompte à célébrer les anniversaires, j’ai profité de l’intérêt de Julie pour m’exprimer sur le féminisme d’aujourd’hui. Une déclinaison sur le thème du « je » qui… n’engage que moi.
Que fais-tu pour aider les femmes ? Au quotidien, ponctuellement ?
Ce que je peux.
Je n’ai pas pour vocation de sauver la planète.
J’écoute, j’essaie de comprendre, je pose des questions franches pour aller loin dans la compréhension. Éventuellement, je partage mon histoire dans l’idée d’inspirer. J’ai récemment appris à me respecter et j’en fais la démonstration sur mon média.
Je sais d’où je viens et j’espère aller là où je le souhaite.
Mes ambitions ne sont pas d’entretenir une solidarité de genre, j’aime les personnes en tant qu’individus, leur sexe ne conditionne par mon rapport à celles-ci (excepté dans un certain cadre… très déterminé). Je n’ai jamais aimé les réunions, les alliances et je n’ai jamais su feindre une complicité inventée ou déterminée.
La liberté comme principe fondateur
Disposer de soi-même est mon seul voeu pieux pour les femmes. Je lutte pour que l’on reconnaisse le droit à l’individu d’être reconnu comme tel et libre de ses actions. Ça n’est pas pour imposer ou diffuser des pensées idéologiques obtuses ou encore, excuser des comportements par des systématismes de genre ou de d’identité… à la con.
J’invite à l’autonomie intellectuelle et la pensée émancipée en gardant à l’esprit que la liberté implique la responsabilité.
Mon combat
Je dénonce la médiocrité, l’hypocrisie, la perversion et la manipulation qui instrumentalisent les discours de certains féminismes. Sans fin, je le répète : l’important n’est pas tant le message et son mouvement que son intention et sa qualité. Les grandes idées méritent une exigence de style et d’interprétation.
Je ne parle ici que d’intelligence et de légitimité.
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Que fais-tu pour réduire les inégalités ?
J’essaie de m’éloigner des groupe de revendications violents régressifs dans le fond et la forme qui ne font que renforcer les différences qu’ils incriminent. J’essaie de ne pas faire du féminisme une obsession, ne pas vivre pour me battre mais me battre pour vivre.
J’ai bataillé professionnellement mais mon engagement était aussi celui de la reconnaissance des travaux intellectuels, du niveau d’étude, de l’effort et de la juste rémunération des indépendants. Du haut de mon recul, je ne peux qu’observer que toutes mes difficultés ont toujours été de causes plurielles. Je déplore le fait que mes (nos) caractères sexuels secondaires soient une complication additionnelle.
Les problèmes sont toujours plus vastes que ceux émergents.
Je ne regrette plus ma différence, je ne regrette pas d’être une femme. C’est devenu une force, non une fierté.
Aujourd’hui, j’esquisse une solution et essayant de poser les choses qui me paraissent justes comme des évidences. Je n’anticipe pas négativement les réactions des autres, j’impose dans le respect de l’altérité.
Tout ceci est possible que dans un contexte relativement privilégié.
Parfois il faut se taire pour entendre ceux qui souffrent plutôt que de couvrir les rues de nos cris au nom de leurs combats.
Prendre de l’espace public en parlant avec emphase du machisme ordinaire ne m’intéresse plus.
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ines a